Inauguré en 1960, ce pont en poutre-caisson d’une longueur de 120 mètres est l’œuvre de l’architecte moderniste liégeois Georges Dedoyard (1897-1988).
Le projet d’un pont à cet emplacement remonte au début du dix-neuvième siècle. À cette époque, les biefs de la Meuse sont devenus de véritables égouts à ciel ouvert et finissent par être voûtés puis comblés. C’est notamment le cas pour le bief Saint-Jean qui devient la rue de l’Université.
1837. Un premier pont est construit afin de relier la rue de l’Université à la rive droite de la Meuse. Mais quelques mois à peine après son inauguration, une des arches du pont s’effondre. Un nouveau pont est reconstruit entre 1841 et 1843. Ce sera le Pont de la Boverie, également appelé Pont Neuf.
1963, le pont de la Boverie devient le pont Kennedy
Le Pont de la Boverie est épargné par la Première Guerre Mondiale, mais est dynamité dès l’entame du second conflit mondial. Au sortir de la guerre, un pont métallique temporaire est installé et reste en place plus d’une décennie. Il n’est remplacé qu’en 1960 par le nouveau Pont de la Boverie dont les travaux débutent en 1958. Il est inauguré en 1960 et, dès 1963, rebaptisé Pont Kennedy.
À cette époque, Dedoyard vient de terminer le pont Albert 1er, inauguré en 1957. Élève de Joseph Moutschen (1895 – 1977), l’architecte liégeois est également le concepteur des Bains et Thermes de la Sauvenière, construits en 1942 et classés en 2004, ou encore du Pont des Arches en 1947.
Dans les années soixante, outre la restauration de la tour du Mémorial interallié, il dessine notamment les plans de la Tour des Finances qui est détruite au profit de la Tour Paradis alors qu’elle « témoigne […] d’un intérêt patrimonial et architectural certain ».1
la Résidence Kennedy (1970)
Sur la rive gauche, le complexe des Chiroux, avec la Résidence Kennedy (1970), œuvre de Jean Poskin et Henri Bonhomme. Ce duo d’architectes belges, contemporains de Dedoyard, ont signé les plans des premiers grattes-ciels liégeois, dont la Tour Simenon (1963) et la Cité administrative (1967).
La Résidence Kennedy, actuellement le troisième immeuble le plus haut de la ville, est « l’expression la plus aboutie du brutalisme dans le centre de Liège. »2