Des milliers de mètres de dénivelé positif. Des chemins escarpés, parfois à peine tracés. Des pentes abruptes, des sentiers tortueux entre les rochers et les cascades. Et un soleil de plomb qui nous apprend à partir à la fraîche pour éviter le cagnard.
Mais, jour après jour, des paysages à couper le souffle.
D’un refuge à l’autre, on marche, on parle, on rigole. Et puis on se retrouve seul, et on se perd dans ses pensées. Aucune distraction. Plusieurs jours sans réseau cellulaire, ça aide. Pas de bruit non plus, à l’exception du tintement des sonnailles et du sifflement des marmottes.
De belles rencontres, aussi, au fil des étapes. De l’humilité, de l’entre-aide et de la générosité. Des visages qui deviennent rapidement familiers et qu’on a du plaisir à retrouver autour d’un bon repas au refuge.
Je n’avais absolument pas la condition physique nécessaire pour entreprendre cette randonnée. Sur un des deux t-shirts que j’avais emportés, la mention « Burn fat, not fuel. » Burn fat est resté. Et aura fait rigoler nos compagnons de route.
Il y a eu quelques moments réellement difficiles, où, épuisé et les larmes aux yeux, je voulais tout arrêter. Et pourtant, au fil des étapes, j’ai commencé à m’adapter à ce changement sévère de régime, et j’ai progressivement trouvé mon tempo.
Mais si j’ai réussi à terminer ce périple alpin, c’est en très grande partie grâce à Patrick. Ses encouragements continus et son incroyable patience m’ont permis d’aller bien au-delà de ce dont je me pensais capable. Merci !
D’autant que ça faisait près de vingt ans qu’on s’était dit qu’on ferait le GR20. On aura fait le GR54 à la place. Le tour de l’Oisans et des Écrins. « Pas plus facile », nous a-t-on dit. Je n’en sais rien, c’était ma première randonnée. Et c’était extraordinaire.